Critique de cinéma: Crazy Heart ou l'art de cultiver son jardin (2 pages)
Or, dans le film de Scott Cooper, le cadre n'étouffe pas complètement les personnages non plus, cela leur enlève sans doute une part d'intimité, et nous pouvons alors pointer quelques lacunes : le film ne provoque pas en nous de profondes émotions, si ce n'est peut-être dans les derniers moments. Crazy Heart contient aussi de nombreuses ellipses, dont certaines peuvent rendre le déroulement des faits un peu trop rapide : on a l'impression que les deux personnages tombent très vite amoureux l'un de l'autre par exemple. Pourtant, même des films dont le contexte est apparemment vraisemblable n'ont pas toujours besoin de l'être en réalité.(cf. Hitchcock).
Ainsi, le film n'insiste pas énormément sur la musique de Bad Blake, ce n'est pas le sujet principal, puisqu' il nos parle d'une histoire d'amour avant tout.Le réalisateur ne s'attarde donc pas sur les plans de concerts, qui se font de plus en plus courts dans le temps. Par ailleurs, les dialogues sont plutôt réduits, mis à part lors des scènes entre Bad Blake et Jean Craddock. Encore faut-il nuancer puisque, même à ces moments-là, Bad a tendance à marmonner, parler dans sa barbe et faire des phrases brèves et souvent sarcastiques.Le scénario participe donc à l'ambiance générale de l'?uvre, car d'une certaine manière les choses se disent entre les mots, entre les images.
[...] En somme, Crazy Heart est un film plaisant, grâce à une histoire personnelle et à quelques bons plans tels le moment où Bad Blake passe entre deux camions, avec la musique en fond (sonore) ou encore la scène du concert final de Tommy Sweet, lorsque la caméra, derrière le public, les filme en pongée, ne laissant voir que des chapeaux de cow-boy. Pourtant il lui manque quelque chose, peut-être ne m'a-t-il pas assez touchée ? Peut- être n'ai-je pas éprouvé ce sentiment précieux qui m'envahit quand je sors d'une projection que j'ai aimée pour telle ou telle raison, cette chose que je retiens en particulier ? Quoi qu'il en soit, c'est un premier film et l'on réussit rarement le film parfait du premier coup . [...]
[...] Pourtant, même des films dont le contexte est apparemment vraisemblable n'ont pas toujours besoin de l'être en réalité.(cf. Hitchcock). Ainsi, le film n'insiste pas énormément sur la musique de Bad Blake, ce n'est pas le sujet principal, puisqu' il nos parle d'une histoire d'amour avant tout.Le réalisateur ne s'attarde donc pas sur les plans de concerts, qui se font de plus en plus courts dans le temps. Par ailleurs, les dialogues sont plutôt réduits, mis à part lors des scènes entre Bad Blake et Jean Craddock. [...]
[...] D'autre part, ce que le film nous offre ne réside pas toujours dans les mêmes domaines. (Il faut pouvoir les regarder pour ce qu'ils sont). Ainsi peut-on constater la récurrence de certains thèmes et même, à la fin du film, retrouver Bad Blake qui a désormais changé de nom et laboure son potager tel le Candide voltairien , comme si la morale de ce film devait se rapprocher de celle du conte philosophique dont le titre véritable, rappelons-le, est Candide ou l'Optimisme. [...]
[...] On pourrait citer , à titre d'exemple, No country for old men des frères Coen, ou L'assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford , sortis en 2007, ou même Les trois enterrements de Melquiades Estrada de Tommy Lee Jones. Or, dès le générique de Crazy Heart, on se sent immédiatement plongé dans un western, de par les plans et la musique. Ainsi les paysages se transforment en grands espaces, le soleil est de plomb, et les hommes, coiffés de leur chapeau de cow-boy, renforcent le mythe de l'ouest lointain, mythe ici transposé dans la musique folk, country, blues de Bad Blake. [...]
[...] Car c'est de là que le film tire sa qualité première. Jeff Bridges, qui joue l'anti-héros américain par excellence, incarne absolument son personnage ; et c'est un point fondamental puisque le rôle principal n'est en rien valorisé : bien au contraire, l'accent est mis sur ses faiblesses, à la lumière d'un jour pluvieux. Sa partenaire, l'actrice Maggie Gyllenhall, réussit également sa composition, essayant d'aller chercher nos émotions. Enfin, les paysages en valent la peine, même si ces plans sont très rares, il faut bien l'avouer. [...]
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