Scream, Wes Craven, film d'horreur, scream, ghostface, whodunit, film culte, Woodsboro, Happy Birthdead, cinéma
Meilleur film d'horreur au Saturn Awards en 1996 et Grand Prix du Festival de Gérardmer en 1997, Scream est un film d'horreur américain réalisé par Wes Craven en 1996. Dès sa sortie, le film se place en tête du box-office : avec 173 millions de dollars de recettes à travers le monde, il devient le plus grand succès de tous les temps dans l'histoire du slasher, sous-genre de l'horreur. Il a atteint au fil des années le statut de film culte et est à l'origine d'une saga qui compte aujourd'hui quatre opus.
[...] Par un savant équilibre, Craven parvient à concilier film terrifiant et film drôle, peur et comique, autrement dit sensibilité et intelligence. Évidemment, il s'agit d'abord d'un film d'horreur slasher, pour toutes les raisons que nous avons étudiées au début de la première partie, mais aussi, car il respecte totalement la structure archétype du « slasher adolescent » ; celle-ci se divise en trois parties : - La « mise en place » ou la « configuration » qui comprend l'élément déclencheur à savoir la menace et le coup de téléphone – ici il s'agit donc de la scène d‘ouverture. [...]
[...] L'héroïne Sydney est la seule à garder un regard juste et à faire face à la réalité. Dans ce film post-moderne, ce n'est plus le péché (le sexe) qui est sanctionné, mais une faute intellectuelle, voire philosophique : la relation au monde. Ainsi, outre une satire sociale d'une certaine Amérique, Scream nous propose plus profondément une véritable critique de la société du spectacle et pose également la question de la violence au cinéma, comme pouvant exercer une influence suffisamment forte pour qu'elle soit reproduite dans la réalité. [...]
[...] D'ailleurs dans cette première scène, dès le second appel, on nous indique que la menace vient de l'extérieur (et donc de l'hors-champ) et se déploie dans la nuit, au travers de plans faisant dominer les baies vitrées en profondeur de champ puis grâce à une alternance de plan extérieur/intérieur durant toute la séquence. Casey a beau scruter son jardin, elle ne peut apercevoir GhostFace. La mise en scène instaure alors un horizon d'attente, car il faut bien donner le temps à la peur de s'épanouir. L'angoisse cinématographique s'inscrit dans cet espace de temps intermédiaire, cette zone incertaine et transitoire qui va de la prise de conscience du danger à sa manifestation. L'horreur naît alors en présence de l'imprévisible, susceptible de porter en soi une violence dont nous serions la victime. [...]
[...] L'impact de Scream fut tellement important que l'on peut parler d'une ère distincte de films d'horreur « post-Scream ». En effet, par la suite, plusieurs studios s'attelleront à exploiter ce succès inattendu avec des films aujourd'hui devenus cultes comme Souviens-toi . l'été dernier (1997) et Urban Legend (1998). Malgré une période, dans les années 2000, où le public est demandeur de films plus violents et plus noirs, aujourd'hui encore certains films s'inspirent de Scream - comme Happy Birthdead (2017) lui offrant un rayonnement incontestable. [...]
[...] Par ses innovations, Craven fait de son film un véritable produit populaire et commercial. L'ancrage de l'horreur dans la réalité passe également par un ancrage du récit dans une situation politique et sociale contemporaine. En ce qui concerne Scream, face à une insécurité internationale grandissante, GhostFace peut être interprété comme une menace omniprésente, mais dont on ne sait jamais vraiment où elle se trouve, qui vient de l'extérieur (illustré par l'hors-champ) et qui, lorsqu'elle surgit, commet de véritables horreurs. On en vient à l'idée que les films d'horreur exercent une fonction de catharsis. [...]
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