Elizabeth Crouzet-Pavan, renaissance italienne, Les villes vivantes, Renaissances italiennes, Jacob Burckhardt, Sismondi, Max Weber, Henri Pirenne, Jeanne la Folle, Moyen-âge, Italie hétérogène, Italie, société, politique
Les deux ouvrages du corpus - Les villes vivantes et Renaissances italiennes - traitent tous deux de la renaissance italienne et sont du même auteur, Élisabeth Crouzet-Pavan, professeur d'Histoire du Moyen-âge à l'Université Paris-Sorbonne.
Leur singularité se trouve dans le fait que l'auteur essaie de se distinguer de l'historiographie générale en se basant sur d'autres sources que celles généralement employées pour construire le discours historique. Elle s'appuie sur des sources picturales, mais surtout des annales, des registres (de ventes, de commandes, de naissances, de mariages, de généalogie, etc.) ainsi que des chroniques des époques concernées, ou plus récentes pour établir des corrélations entre les faits racontés et les faits hypothétiquement vrais, des causes forcément suivies de conséquences ayant eu des répercussions sur l'époque (allant du XIII au XVe siècle) et le lieu (l'Italie communale).
[...] Un capital urbain gagne du terrain en dépossédant peu à peu les paysans et la petite propriété recule. Tandis que la ville s'impose et devient la scène du pouvoir, la campagne devient un lieu de repos, de fantasmes et de jouissances pour les bourgeois et riches familles qui peuvent se permettre le luxe d'une seconde résidence au grand air et qui s'enorgueillissent de leurs nouvelles acquisitions, symboles de leur réussite et de leur prospérité. « Au XVIe siècle, la villa n'est pas que la belle demeure du Maître, elle structure un domaine ». [...]
[...] Cadre spatio-temporel Le cadre spatio-temporel des deux ouvrages est quasi le même, à la différence près, que Renaissances italiennes traite une période un peu moins large que Les villes vivantes qui intègre le XIIIe siècle, chose que ne fait pas, en théorie le premier ouvrage qui se concentre exclusivement sur la période de 1380 à 1500. En pratique, l'auteure fait maintes références à des faits antérieurs à 1380 dans Renaissances italiennes, ce qui n'est pas étonnant, puisque cette spécialiste du Moyen-âge se sert de ses connaissances pour expliquer le passage d'une époque à une autre. Le cadre est à première vue lui aussi le même : on se situe en Italie. Sauf que Les villes vivantes adoptent un point de vue plutôt « microscopique » lorsque Renaissances italiennes adopte un point de vue plutôt « macroscopique ». [...]
[...] Ils révolutionnèrent aussi l'imaginaire qui a trait à la Renaissance italienne, les seconds mettant en scène les premiers et vice versa. Le tout facilitant l'entente commune et dévoilant une fois de plus tout un système d'intérêts et de services bilatéraux qui ne concernaient qu'une toute petite partie de la population (il y avait de fait un rapport économique qui conditionnait l'artiste, l'intellectuel et qui le plaçait dans la dépendance de son mécène qui, par conséquent, s'arrogeait le droit d'intervenir dans sa commande). [...]
[...] L'historienne essaie de trouver un compromis honorable entre ce qui est avéré et ce qui est déductible. Par exemple, p 213, il explique comment il peut essayer de déterminer les lectures qui ont guidé Gonzalve de Cordoue en examinant ses « actes ultérieurs ». Ou encore, page 447, il parle du rôle de l'historien actuel dont le rôle est de démêler le vrai du faux dans les archives historiques qui ne sont parfois pas totalement objectives et falsifient l'histoire du fait du parti pris de leurs auteurs. [...]
[...] Mais entre le mythe et la réalité, il n'y a qu'un pas. Cette « conception providentialiste du destin des Vénitiens » les aura peut-être aidés à tout mettre en œuvre contre les forces de la nature ? C'est en tout cas ce qu'avance l'auteure, puisque Dieu les a sauvés, il faut préserver coûte que coûte la cité, renforcer ses baies, ses fondations, prendre de nouvelles mesures plus drastiques pour condamner le vandalisme qui détériore les travaux en cours (ne pas soustraire le sable des littoraux afin de limiter son érosion, par exemple). [...]
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