Les procès de Moscou

Résumé du document

L'assassinat de Kirov le 1er décembre 1934 déclenche le processus d'élimination des adversaires du régime stalinien qui se traduit par des purges sans précédent dans la violence et dans l'étendue. Les principales affiches de ces mesures radicales de Staline consistent en une succession de procès, dont les trois principaux figurent comme les plus sensationnels de l'histoire, tant par leurs aspects juridique et politique que par leur médiation dans les pays occidentaux.

Le procès politique est inventé depuis 1930. Il permet de désigner officiellement les coupables. Tenus respectivement à Moscou en 1936, 1937 et 1938, ces procès visent un à un tous les anciens compagnons de Lénine, surnommés les « vieux bolcheviks », alliés pour la plupart à Staline à la suite d'aveux publics et d'autocritiques humiliantes. Jugés pour trahison, sabotage, actes de terrorisme, espionnage ou encore pour complot en vue de renverser le gouvernement et de restaurer le capitalisme en URSS, les accusés de ces procès, souvent des cadres ayant occupé des postes importants au sein de ce même gouvernement, tels Zinoviev, Kamenev, Piatatov ou encore Boukharine, furent définitivement écartés du pouvoir, laissant le champ libre à Staline (...)

Extraits

[...] C'était eux qui provoquaient des explosions dans les mines, qui faisaient dérailler les trains. Et presque dans chaque entreprise ils avaient leurs créatures . Ces quelques lignes illustrent clairement le tableau social de la Russie des années 1930. Le peuple est uni autour de Staline qui est perçu comme un chef, un guide. Il est extrêmement valorisé et est porté dans tous les cœurs. Cet aspect renvoie principalement au célèbre culte de la personnalité établi par Staline qui était de ce fait loué à travers tout le pays. [...]

[...] Peu à peu, les intellectuels, rattachés à la cause de Staline au début des procès, se détournent de l'URSS mais étant donné qu'aucune analyse n'est proprement formulée, ils restent discrets. La droite française profite de ce début de discrédit pour mener une lutte anticommuniste. Les procès de Moscou sont une fois de plus utilisés comme justification d'une ambition et d'une opinion politiques. Nous l'avons dit, les procès forment un évènement-écran devant la réalité des conditions de vie imposées par le régime stalinien. Ces évènements cachent non seulement des purges importantes et des exécutions arbitraires, mais aussi l'existence de camps où les déportés sont envoyés et contraints aux travaux forcés. [...]

[...] Les procès ne sont pas dirigés contre les cadres dont la responsabilité avait été impliquée dans les différents disfonctionnements du socialisme, lors de la dénonciation faite par Staline. Cette critique passant au second plan, les projecteurs sont désormais tournés vers les trotskistes et les zinoviévistes Les principaux hommes politiques éliminés par le biais de ces procès par Staline étaient pour la plupart, pour ne pas dire tous, aux côtés de Lénine lors de la révolution. Un des premiers films où apparaît Staline est justement le jour de l'enterrement du père de la révolution de 1917. [...]

[...] Il fait paraître un livre dont le titre est Livre rouge sur les procès de Moscou. Cet ouvrage constitue le premier témoignage et la première réfutation du stalinisme à travers les procès. A l'exemple de Trotski, il démontre les nombreuses lacunes des aveux et les contradictions invraisemblables des procès. Il qualifie les aveux de tissu d'inventions et d'inepties Il remet en cause la version publique de l'assassinat de Kirov et la longue liste des attentats imputés aux Trotskystes qui relève réellement de l'absurdité. [...]

[...] Depuis 1929, lors du jeudi noir à Wall Street, l'URSS apparaît comme le pays du progrès et de la prospérité sur la base du socialisme communiste. L'idéologie stalinienne s'inscrit dans cette perspective socialiste et est principalement fondée sur les différentes directives du Parti Communiste Soviétique. L'objectif de la mise en place du socialisme en Russie devient une priorité pour Staline qui mènera une politique en conséquence. Les procès de Moscou sont une des conséquences de cette volonté et de cette détermination. [...]