La démographie historique a pour but l'étude démographique du passé humain. Selon la définition de Louis Henry, le "père fondateur " de cette discipline, " la démographie historique porte sur les populations du passé proche ou lointain, sur lesquelles on n'a aucune information statistique ou une information insuffisante".
La démographie historique a un souci statistique, elle repousse les données individuelles. Elle est la terre d'élection de l'histoire sérielle" (Pierre Chaunu), qui travaille sur de longues séries de chiffres, de données quantifiées dûment vérifiées.
Le fait est que la démographie historique est un domaine relativement neuf de la recherche apparu au lendemain de la deuxième guerre mondiale. La fondation de l'Institut National d'Etudes Démographiques (I.N.E.D) a également beaucoup contribué à développer ce type de recherches. La première monographie française consacrée à la démographie historique des temps modernes fut publiée en 1958; elle portait sur un village de Normandie, Crulai. Par la suite, de très nombreux travaux ont été menés à bien.
Il est incontestable que les XVII° et XVIII° siècles sont le champ de recherche privilégié des historiens démographes.
L'objectif des historiens démographes est clair. Il s'agit de scruter les structures démographiques anciennes, de mesurer les comportements des populations. Il appartient ensuite à l'historien démographe de solliciter les problématiques de l'histoire des mentalités pour interpréter ces comportements.
[...] Trénard a publié le mémoire consacré à la Flandre wallonne ; H. Hasquin a fait de même pour le Hainaut ; C. Engrand s'apprête à le faire pour la généralité d'Amiens Du reste, les chiffres contenus dans ces mémoires ont été repris par Vauban dans un tableau d'ensemble (partiellement lacunaire) de la Dîme royale publiée en 1707. En 1713, les bureaux du Contrôle général à l'instigation de Nicolas Desmarets que l'on sait proche de Colbert ordonnèrent un nouveau dénombrement fournissant l'état des villes, bourgs et villages avec les feux dont chacun est composé. [...]
[...] Cette décision uniformise l'enregistrement pour tout le territoire. L'acte de naissance porte les indications suivantes : le jour, l'heure et le lieu de naissance, le sexe de l'enfant et les prénoms, noms, professions des père et mère et ceux des témoins. L'acte de mariage indique les prénoms, noms, professions, âges, lieux de naissance et domiciles des époux, les prénoms, noms, professions et domiciles des pères et mères. L'acte de décès mentionne les prénoms, nom, âge, profession et domicile du défunt, les prénoms, nom de l'autre époux si la personne décédée était mariée ou veuve Exploitation des relevés anonymes Dans la situation la plus courante, celle ou les registres paroissiaux ou d'état-civil constituent la source principale, l'historien se trouve confronté à des registres où sont inscrits les naissances, les mariages et les décès. [...]
[...] On peut distinguer pour chaque conjoint les catégories suivantes : - né dans la paroisse - né dans une paroisse contiguë - né dans un rayon de 5 km - né dans un rayon de 5 à 10 km - né dans un rayon de 10 à 20 km - né dans un rayon de 20 à 50 km - né ailleurs en France - né à l'étranger Certes les actes de mariages de l'Ancien régime ne fournissent pas toujours le lieu de naissance mais la paroisse de droit. Il est certain que la mention de cette paroisse ne révèle pas toujours l'origine réelle mais elle indique en tout état de cause une assez longue résidence. L'étude es migrations et plus particulièrement du bassin démographique des villes constitue aujourd'hui un des domaines les plus importants de la démographie historique. [...]
[...] Par exemple, on peut scruter la fréquence du chiffre des unités. Si la série repose sur des comptages précis, les chiffres exprimant le chiffre des unités doivent être distribués au hasard. Si une forte proportion des chiffres se termine par 5 et par on peut conclure que l'on a appliqué à un dénombrement le coefficient 5. Si les chiffres sont divisibles par on peut estimer que le coefficient 4 a été appliqué. A partir de l'époque révolutionnaire, les sources statistiques deviennent plus abondantes Un premier recensement mené souvent à la hâte eut lieu en 1790. [...]
[...] Il est incontestable que l'usage eut quelque peine à s'implanter dans les pratiques paroissiales. Du reste, l'ordonnance de Blois (mai 1579) renouvelle les prescriptions de l'ordonnance de Villers-Cotterêts en y ajoutant les mariages. Force est pourtant de constater que la tenue des registres laisse encore à désirer en maints lieux. C'est pourquoi Louis XIV crut nécessaire de redonner vigueur aux anciennes prescriptions. L'ordonnance de Saint- Germain-en-Laye imposa en avril 1667 une tenue en double exemplaire des registres de naissances, de mariages et de décès. [...]
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