La gouvernance économique mondiale depuis 1975

Thèmes abordés

Gouvernance économique mondiale depuis 9175, accords de Bretton Woods, Helmut Schmidt, régulation de l'économie, Trente glorieuses, mondialisation, Nixon, OPEP, guerre du Kipour, inflation, dérégulation, consensus de Washington, capitalisme, G8

Résumé du document

Du 15 au 17 novembre 1975, se réunissent à Rambouillet les chefs d'État des 6 pays les plus riches du monde à l'initiative du Président français Valery Giscard D'Estaing et du chancelier allemand Helmut Schmidt, pour proposer, pour la première fois, des réponses communes aux difficultés économiques qui touchent l'économie mondiale. Il s'agit de réformer la gouvernance économique mondiale, c'est-à-dire l'ensemble des mécanismes développés depuis 1944 (accords de Bretton Woods) pour assurer la régulation de l'économie.

Extraits

[...] La définition d'une nouvelle gouvernance économique depuis 1991 A. La gouvernance d'un nouvel ordre capitaliste mondial Avec la chute de l'URSS le modèle capitaliste libéral s'étend au monde entier. Il devient le modèle de référence, celui que l'on veut imiter dans l'ancien bloc communiste : signe des temps, la Russie rejoint alors le G7, qui devient le G8. Pour accélérer l'ouverture des économies mondiales, le GATT se transforme en une OMC (Organisation Mondiale du Commerce) aux compétences plus larges (agriculture, services et propriété intellectuelle) et qui intègrent la Chine en 2001. [...]

[...] Mises en pratiques par R. Reagan aux États Unis et Mme Thatcher au RU (et à un degré moindre par Chirac en 1986), ces principes débouchent sur la libéralisation des mouvements de capitaux, la privatisation des entreprises publiques et la dérèglementation. Ces politiques visent à combattre l'inflation par des politiques de rigueur et d'austérité, mais elles ont aussi de lourdes conséquences sociales. La dérèglementation s'applique aussi au niveau international dans le cadre des négociations du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade créés en 1947 et concerne 123 pays) pour accélérer les échanges en diminuant les droits de douane. [...]

[...] Après la forte croissance des Trente glorieuses, la gouvernance économique mondiale s'essouffle en effet au début des années 70s dans un contexte nouveau : mondialisation de l'économie, fin du système Bretton Woods, chocs pétroliers, explosion des flux de transport et émergence de nouveaux acteurs étatiques (pays émergents) ou privés (FTN). Comment, en réponse à un contexte économique nouveau (la mondialisation), la gouvernance économique mondiale tente-t-elle de s'adapter ? I. Un contexte économique nouveau depuis les années 70-80 A. Une crise économique et monétaire qui remet en cause le système de Bretton Woods Depuis la fin des années 60s, la croissance des Pays développés à économie de marché (PDEM) ralentit devant l'émergence des pays atelier d'Asie (NPIA). Le système fordiste est remis en cause. [...]

[...] Les premiers pas d'une nouvelle gouvernance Ces transformations économiques et cette crise amènent à penser des politiques à l'échelle mondiale. Pensés à l'origine pour reconstruire l'Europe après la guerre, le FMI et la Banque mondiale viennent au secours des pays du Sud qui font face à une crise de la dette que ne compensent plus des exportations en baisse (l'endettement est passé de 50 Mds$ à 1400 Mds$ entre 1968 et 1990). En échange de crédits (pour rééchelonner la dette), ces organismes imposent une politique de rigueur, dite d'ajustement structurel : dévaluation de la monnaie (pour encourager les exportations de matières premières), ouverture forcée de l'économie, privatisation des entreprises, baisse des dépenses publiques et austérité, lutte contre la corruption. [...]

[...] On passe désormais à des taux de changes variables, flottants (conférence de Jamaïque 1976) au grès de la politique monétaire de chaque État. S'ajoute à ce contexte de crise monétaire, une crise économique, quand les pays membres de l'OPEP décident de multiplier par quatre le prix du pétrole en 1973 (en réaction à la guerre du Kippour) puis par trois en 1979 suite à la révolution islamique en Iran. L'augmentation des couts de production entretient une forte inflation, un déséquilibre des balances commerciales et de forts déficits dans les pays importateurs. [...]