Aristide Briand, SDN Société des Nations, entre-deux-guerres, Pacte de Briand-Kellog en 1928, maintien de la paix, Première guerre mondiale, Europe, CEE Communauté économique européenne, UE Union Européenne
Le document que nous étudierons est en effet extrait du discours qu'Aristide Briand (1862-1932), parlementaire français du début du XXe siècle, prononce en 1929 à la Société des Nations de Genève, qui rappelons-le constituait la principale organisation diplomatique internationale durant l'entre-deux-guerres, l'ONU n'ayant été créée qu'en 1945. Briand est en effet considéré comme l'un des diplomates français ayant le plus marqué cette époque, notamment par son engagement pour la paix, tel que lors du pacte Briand-Kellogg mettant théoriquement la guerre hors-la-loi, et pour le renforcement des relations européennes. C'est d'ailleurs le caractère particulièrement visionnaire de son discours de 1929 qui en donne une telle portée historique aujourd'hui, d'autant plus que l'on sait que 1929, de par le début de la crise économique, va aussi marquer un repli des nations sur elles-mêmes avec les conséquences que l'on connaît.
[...] Si Briand ne juge pas négativement cette idée, il la juge manifestement insuffisante, employant le terme de "pure technicité". Nous pourrions aller plus loin et constater que Briand critique, de manière à peine voilée, une Société des Nations qui serait essentiellement technique, bureaucrate, et privilégiant le discours sur l'action ("faire de très beaux discours et enregistrer avec amertume bon nombre de déceptions"). Aussi, si Briand rejoint ses collègues sur l'importance de l'engagement de la SDN pour la paix, il juge qu'il n'est pas réaliste de pensée que la paix s'obtiendra par des solutions à caractère économique, parce qu'elles seraient essentiellement portées par le haut. [...]
[...] Nous montrerons donc en quoi le discours d'Aristide Briand est à a fois fondateur de la théorisation de la corrélation entre rapprochement entre peuples européens et renforcement de la paix, et visionnaire quant au moyen d'y accéder. Pour ce faire, nous expliquerons dans un premier temps en quoi Briand s'insère dans la volonté de l'époque de garantir la paix. Dans un second temps, nous montrerons en quoi ce discours visionnaire peut aujourd'hui être considéré comme l'un des éléments fondateurs de l'Europe. [...]
[...] Aussi, c'est sans surprise que la session à laquelle participe Briand traite largement de cet enjeu et débat des moyens de garantir la paix européenne. Le discours est ainsi fait qu'il permet de contextualiser les débats. Briand prend visiblement la parole à la suite de Paul Hymans, parlementaire belge, qui semble avoir défendu la notion de "désarmement économique" nécessaire à la paix. L'on peut deviner que ce terme signifierait une réduction harmonisée des dépenses et équipements militaires par les pays consentants, afin de réduire les risques d'escalade militaire comme le début du XXème siècle l'a déjà connu. [...]
[...] Discours d'Aristide Briand (1929) - Rapprochement entre peuples européens et renforcement de la paix Introduction Est-on passé très près d'un début de construction de la future Union Européenne dès l'entre-deux-guerres - qui aurait potentiellement permis d'éviter la Seconde ? Bien que l'Histoire en ait été autrement, les paroles d'Aristide Briand pourraient nous le laisser supposer. Le document que nous étudierons est en effet extrait du discours qu'Aristide Briand (1862-1932), parlementaire français du début du XXème siècle, prononce en 1929 à la Société des Nations de Genève, qui rappelons-le constituait la principale organisation diplomatique internationale durant l'entre-deux-guerres, l'ONU n'ayant été créée qu'en 1945. [...]
[...] L'on pourrait dire qu'aujourd'hui encore, les paroles de Briand tiennent sens : l'Europe a été construite en très grande partie, comme Briand le souhaitait, et garantit à ce jour la paix. Mais les critiques formulées à l'encontre d'une Union Européenne construite par le haut sont nombreuses, l'abstention aux élections européennes montre la désaffection d'une base populaire qui se sent trop peu associée est très parlante, et la montée des nationalismes parallèlement est un phénomène qui doit nous alerter. Sans doute Aristide Briand nous recommanderait-il d'intégrer davantage les peuples au renforcement de l'Union Européenne ; et peut-être aurait-il, de nouveau, raison. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture