Un temps reléguée en périphérie d'une mondialisation alors dominée par l'Occident, l'Asie du Sud et de l'Est a recouvré au cours des dernières décennies un poids économique particulièrement important à l'échelle mondiale, dont la croissance des pays la composant, parfois à deux chiffres, est l'illustration la plus concrète.
[...] Etre porteur de croissance est une chose, la répartir au sein de la population – a priori la principale vocation d'une croissance forte – en est une autre. En effet, comment transformer la croissance en bien-être, en limitant les externalités négatives ? La mauvaise qualité de l'air en Chine, l'explosion des inégalités en Inde, par exemple, devraient nous alerter. Par conséquent, nous montrerons ici en quoi, dans les puissances économiques – anciennes et nouvelles - constituant l'Asie du sud et de l'est, le double défi que représentent la forte population et la croissance économique peuvent constituer tant une chance pour le développement qu'un facteur de risque, selon la manière dont cet enjeu sera traité. [...]
[...] Si ces régions regroupent des pays aux situations variées, chacun est confronté à une population nombreuse, qu'il convient de loger et de nourrir. C'est le cas en particulier des pays en développement comme le Bangladesh et le Pakistan, ainsi que des géants que sont la Chine et l'Inde. La croissance économique que connaissent actuellement ces mêmes pays peut constituer une opportunité réelle pour ces pays : déjà, la pauvreté a pu reculer au cours des dernières décennies, permettant à nombre de familles d'aspirer à de meilleures conditions de vie. [...]
[...] Enfin, nous nous devons de mentionner les problèmes environnementaux liés à la croissance, particulièrement visibles en Asie : nombre de villes d'Asie du Sud et de l'Est passent parfois plusieurs jours entièrement couvertes par des nuages de pollution. La qualité de l'air et la qualité de l'eau se dégradent en raison de la consommation humaine, et le besoin de loger et de servir la population toujours croissante cause naturellement une réduction des zones naturelles. Si l'agriculture intensive telle que pratiquée a un effet certain pour permettre de nourrir la population, elle est également à l'origine de dégradations majeures des terres. La croissance économique en Asie du Sud et de l'Est favorise donc la production de richesse. [...]
[...] Au Japon en particulier, et peut être sous peu en Corée du Sud, la question du vieillissement de la population, bien connue des pays développés, commence à se poser. La question de la répartition de la population se pose aussi au Japon, les espaces disponibles étant très faibles par rapport à la population. En Chine, nombre de couples ont choisi de privilégier la naissance d'un garçon, causant aussi un déséquilibre homme/femme lors des naissances ; il reste à savoir si la levée des restrictions sur l'enfant unique fera évoluer la situation. [...]
[...] En premier lieu commence à se poser la question de la durabilité. Si l'économie du Bangladesh, par exemple, ne rencontre plus de difficultés pour avoisiner les annuellement, les inondations meurtrières qui frappent le pays presque annuellement démontrent bien la vulnérabilité d'un pays qui, rappelons-le, est situé en grande partie en dessous du niveau de la mer, et pourrait se retrouver plus menacé encore qu'alors en cas de montée du niveau des océans dans les prochaines années puisqu'il va de soit que les catastrophes naturelles ont et pourraient avoir un coût de plus en plus important, tant économique qu'humain. [...]
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