La crise en France depuis les années 1970 mythe ou réalité

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Dissertation économique

Résumé du document

Dissertation économique sur la crise en France depuis les années 1970

Extraits

[...] C'est l'industrie qui est en première ligne des difficultés économiques. En 1975, la production industrielle chute de 10% ; elle connaît ensuite plusieurs rechutes et la part de l'industrie dans le PIB régresse jusqu'au début des années 1990, alimentant un débat sur la désindustrialisation. Les secteurs les plus touchés sont les grands secteurs de main d'œuvre comme la sidérurgie, le textile, les constructions navales. Dans la sidérurgie, le nombre de salariés est passé de en 1979 à en 1990, de très nombreuses usines ont cessé leur activité en Lorraine, dans le Nord, en liaison avec la crise charbonnière, et dans de nombreux centres du Massif Central. [...]

[...] Le contexte des crises pétrolières (1973-1979) et le développement d'une forte concurrence dans le cadre de la mondialisation en marche provoquent une grave crise, caractérisée par dix- huit années de croissance inférieure à dont douze inférieures à 2%. La France va subir des années de croissance nulle (1975, 1983) et même une récession de en 1993. La mondialisation et l'ouverture de l'économie française accompagnent cet enlisement économique : crises d'activités traditionnelles mises en concurrence, délocalisation d'activités, déficits commerciaux et chocs liés à la libéralisation de la circulation des capitaux en 1990. [...]

[...] En effet, l'industrie française connaît à partir des années 1970 une mutation industrielle profonde, à l'image des autres pays industrialisés, et la fin du fordisme. Ceci se traduit par le recul des très grandes séries de production au profit d'un marché segmenté nécessitant une grande capacité d'adaptation de l'entreprise, ce qui passe par une bonne flexibilité de la main d'œuvre. Ainsi, pour répondre à ces nouveaux besoins, les firmes vont développer la formation continue, diversifier les formes d'emploi des salariés travaillent à temps partiel), renforcer l'apprentissage ( emplois ont été mis en place dans le cadre de l'apprentissage et des contrats de formation-emploi) et valoriser toutes les formes de flexibilité, y compris au niveau de l'agriculture où la qualité (produits du terroir, agriculture biologique) est favorisée pour sauver les exploitations familiales. [...]

[...] Au niveau agricole, on peut évoquer les taxes de coresponsabilités (sucre), les quotas laitiers et plus récemment l'Agenda 2000 qui est une tentative de réforme de la PAC. Sur le plan industriel, on doit citer la réorientation de la politique énergétique, les plans d'aide à la sidérurgie (Resider) ou aux industries textiles (Retex) avec l'appui de la CEE. Au niveau national, la mise en place de pôles de reconversion en 1984 montre le souci de rénover le tissu industriel (Calais, Longwy, Le Creusot, Saint-Etienne). Ces aides s'accompagnent aussi d'un protectionnisme plus marqué vis-à-vis de pays tiers. [...]

[...] La crise débouche sur une fracture sociale importante. Des transformations spatiales accompagnent cette dégradation des conditions économiques et sociales. Des espaces touchés de plein fouet par la crise provoquent une mutation démographique. Les vieilles régions industrielles du nord et de l'est de la France subissent un solde démographique négatif et l'effondrement de leur tissu industriel. La faiblesse de la qualification de la main d'œuvre, sa faible mobilité et des cadres de vie peu favorables aboutissent même à l'apparition de ce que René Uhrich a appelé la France inverse c'est-à-dire un recul des régions industrielles traditionnelles au profit des centres urbains de l'ouest et du sud de la France, restés longtemps sous-industrialisés. [...]