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Revue de littérature sur l'émancipation des femmes dès le XVIIIe

Pourquoi retrouve-t-on tellement peu de noms de femmes dans l'histoire (littéraire) ? La réponse est que la femme était considérée comme inférieur aux hommes, il y a encore moins de 300 ans.

Revue de littérature sur l'émancipation des femmes dès le XVIIIe

Credit Photo : Des jeunes femmes manifestent le 1er mai 1968 à Paris AFP/ARCHIVES - JACQUES MARIE

 Elles étaient donc reléguées au foyer à s’occuper des enfants pour la société et n’étaient considérées que comme des objets, des muses ou des lectrices dans le cercle littéraire. Nous allons donc voir comment les femmes se sont émancipées pour ne plus être seulement une fille, puis une épouse et une mère mais aussi une femme et donc un individu à part entière, aussi libre et maître de son destin qu’un homme.  
Nous verrons que la lutte pour le féminisme n’a progressé que surtout à partir du XIXe siècle et s’est accéléré pour devenir réellement tangible au XXe siècle à travers les lois et les avancées politiques qui permit d’obtenir et de garantir plus de droits et de libertés à la gent féminine.


I.    Les prémices de l’émancipation féminine

L’émancipation de la femme n’aurait pas été possible sans la lutte d’hommes et de femmes militants qui dénoncèrent les inégalités sociales, économiques et politiques de leurs sociétés misogynes et patriarcales.
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, quelques balbutiements de « libertés » peuvent être observés à travers plusieurs femmes, souvent de familles aisées, qui se sont imposées dans leur société et dans la sphère littéraire pour amener à désosser le carcan patriarcal et la misogynie ambiante de leur époque.
À la Renaissance, la poète Louise Labbé s’adonna à sa passion des lettres et se tailla une place à côté de Joachim Du Bellay et de Pierre Ronsard.
Au XVIIe siècle, c’est Madame de La Fayette issue de la petite noblesse qui eut du succès avec ses œuvres Zaïre et La Princesse de Clèves malgré leurs publications anonymes ou sous couvert d’amis. Par ailleurs, elle fit partie des rares femmes influentes qui détenait leur propre salon littéraire, très à la mode à l’époque.
Au XVIIIe siècle, Madame de Staël popularisera le romantisme tandis que Jane Austen est reconnue pour ses œuvres hautement réalistes parlant des intrigues sentimentales, de la question du statut social, de la place de la femme et de son rôle dans la société de son époque, notamment avec Raison et Sentiments ou Orgueil et Préjugés.
Mais ce n’est véritablement qu’à partir du XIX siècle que la lutte a progressé. En effet, Olympe de Gouges écrivit en 1791 suite à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, son ouvrage Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne pour réclamer l’égalité entre hommes et femmes sur le plan politique. C’est le premier pas vers le féminisme, qui sera aussi utilisé par la plume d’Alexandre Dumas et d’Hubertine Auclert. Cependant, le Code civil de 1804 considère toujours que la femme est sous l’autorité d’un membre masculin tout au long de sa vie, de par son père puis de son mari.
Ce premier pas amena d’autres femmes à se faire une place dans le cadre littéraire avec Marceline Desbordes-Valmore qui fait partie des grandes figures littéraires du XIXe siècle en tant que poète, dramaturge, écrivaine pour enfants, comédienne, cantatrice et autobiographe où dans L’Atelier d’un peintre elle y décrit la difficulté et les paradoxes d’être une femme artiste.
Sans compter La Comtesse de Ségur avec ses œuvres tournées vers l’enfance, l’éducation aux châtiments corporels ou encore Georges Sand qui s’habiller et utiliser des pseudonymes masculins pour revendiquer qu’on lui reconnaisse ses talents artistiques indépendamment de son genre féminin.
Des hommes ont aussi pris part pour le droit des femmes comme Pierre Choderlos de Laclos qui créa le personnage féminin Madame de Merteuil dans son roman épistolaire Les Liaisons Dangereuses en 1782. L’une de ses phrases célèbres qui résume sa position politique pour la liberté des femmes : « Née pour venger mon sexe et maîtriser le vôtre ».
Ces femmes et ces hommes, leurs œuvres et leurs héro(ïne)s mettent en avant la place de la femme et qu’elles sont l’égales de hommes, que leurs conditions doivent changer. Elles questionnent, incitent leur époque à mettre en branle leurs convictions archaïques et poussiéreuses de la femme pour affirmer qu’elles sont des individus à part entière. Les premières écoles pour filles ouvrent en 1850. Malgré tout, pendant cette période, les femmes de lettres sont sous-estimées et critiquées et ne seront reconnues à leur juste valeur comme faisant partie du paysage littéraire qu’assez récemment.

II.    L’accélération de l’émancipation au XXe siècle

Au XXe siècle, les femmes acquièrent de nouveaux droits et libertés comme l’ouverture du barreau en 1900 avec Jeanne Chauvin, première avocate suivie en 1907 pour les femmes de pouvoir disposer librement de leur salaire. Puis en 1909, le congé maternité est créé.
Mais le premier tournant décisif s’est passé pendant la première guerre mondiale où les femmes travaillaient pour l’effort de guerre et découvrirent leur indépendance. Ce qui amena le mouvement des suffragettes d’origine anglaise. Ce sont les premières manifestations féminines, on comptait 350 000 suffragettes françaises en 1927. Il en est de même dans d’autres pays comme l’URSS où les militantes communistes réclament l’égalité. À partir de 1938, les femmes peuvent s’inscrire à l’université sans l’autorisation de leur mari.
L’émancipation s’accéléra véritablement après la seconde Guerre Mondiale : c’est le deuxième tournant. Le 21 avril 1944, les femmes obtiennent le droit de vote et purent porter leurs voix et leurs opinions au vote de l’année suivante. C’était il y a moins de 80 ans !  Mais le cœur du combat est la liberté de leur corps à travers le droit à la contraception et à l’avortement.
Ce combat est porté par une grande figure du féminisme de cette époque : Simone de Beauvoir qui défend dans son ouvrage Le deuxième Sexe, la libération et l’émancipation des femmes avec une phrase emblématique :« La femme n’est victime d’aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux ».
De nouveaux dispositifs apparaissent pour les femmes avec la création de la Maternité heureuse en 1956 pour lutter contre les avortements clandestins suivi dans les années 60, du MLF et du planning familial qui existaient déjà depuis 1916 aux USA.  
Ce qui est frappant à l’heure d’aujourd’hui, c’est qu’il était l’un des pays précurseurs sur l’émancipation féminine (Droit à l’IVG en 1973 aux USA contre 1975 en France) pour malheureusement revenir en arrière en 2022 et condamner des femmes à risquer leur vie pour leur liberté de choix et de corps, en révoquant ce droit sur tout le territoire et laissant le mauvais soin à chaque État fédéral de l’autoriser ou non…
Fin des années 1960, les femmes peuvent désormais ouvrir un compte bancaire sans avoir à demander à l’autorisation et ont accès à la pilule grâce au député Lucien Neuwirth.
L’année 1975 est une année forte pour l’émancipation des femmes, malgré une morale religieuse encore forte, avec le droit à l’IVG et donc de disposer de son corps et d’obtenir sa liberté sexuelle, « un enfant quand JE veux », porté par Simone Veil. L’avortement n’est désormais plus considéré comme un « crime contre l’État » qui était passible de la peine de mort pour les « faiseuses d’anges » comme Marie-Louise Giraud en 1943.
Ces nouvelles libertés se retrouvent dans le domaine artistique notamment avec Brigitte Bardot, femme libre dans le film « Et DIEU créa la femme », la chanson « Elle a fait un bébé toute seule » de Jean Jacques Goldman ou encore celle de Cookie Dingler : « être une femme libérée, tu sais c’est pas si facile ».


En France, l’émancipation des femmes a évolué positivement au cours du XXe siècle. La notion de minorité civique et politique est désormais révolue grâce aux nombreuses avancées permettant l’autonomie financière, personnelle et sexuelle de la femme, soit sa liberté pleine et entière. Nous pouvons remarquer que cette liberté a dû d’abord passé par la sphère privée pour que la société change et mettre en branle la domination masculine.
Pour autant, l’égalité entre femme et homme est encore à parfaire. En effet, certaines lois prônent l’égalité mais elles ne se retrouvent pas dans les faits comme l’égalité des salaires où une femme touchent encore en moyenne 22% de moins qu’un homme. De même en politique où les femmes députées ne sont que 221 sur 577 et aucune femme n’a été élue présidente contrairement à d’autres pays comme l’Argentine.
Par ailleurs, le féminisme et l’émancipation de la femme n’est pas vu de la même façon par tous. Par exemple pour la pénalisation des clients de prostituées, deux courants s’opposent : le droit d’utiliser son corps comme bon nous semble et le fait de considérer la prostitution comme de l’esclavage masculin.


 

 

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