La Clepsydre, Wojciech Has, film, sanatorium, fantastique, cinéma polonais, mémoire, Bruno Schultz, famille, mort, temps, nazisme
Ce document est un compte-rendu du film "La Clepsydre" produit en 1973 (titre original : "Sanatorium pod klepsydra") par le réalisateur polonais Wojciech Has.
[...] Ainsi, La Clepsydre devient une sorte d'illustration d'une logique de rêve qui n'est que rarement atteinte dans un film. Finalement, au regard de notre propos, force est de constater que ce film est marqué par le sceau de la singularité. Cette création qui demeure avant tout un hommage appuyé à Bruno Schultz, tant par la reprise de la trame de l'histoire qu'au niveau formel, mais aussi en lien avec une dimension surréaliste, voire mystique en faisant de l'univers mystérieux voire horrifique la véritable clé de voute d'une ?uvre réellement originale. [...]
[...] C'est donc ainsi que le spectateur doit s'adapter dès le début à un ton parfois très sombre. Du point de vue du contenu, ce film comme son modèle littéraire ont en commun le thème de la mémoire individuelle ou collective. Du point de vue de Wojciech Has, qui peut prendre en compte le destin de l'auteur qui fut tué par les nazis en 1942 et d'innombrables contemporains juifs, comme Kafka - le thème de la mort est plus important qu'à première vue et fait également du film un témoignage de la tragédie de l'époque de la Seconde Guerre mondiale2 (Minczeles, 2011). [...]
[...] La Clepsydre - Wojciech Has (1973) - Analyse d'un film polonais Choix du film : La Clepsydre (Sanatorium pod klepsydra en polonais), de Wojciech Has 2h 04 min. Genres : Drame, Fantastique. Prix du jury du Festival de Cannes en 1973. Ce film est l'adaptation du recueil de nouvelles intitulé Le Sanatorium au croque-mort (en polonais : Sanatorium pod Klepsydr?) de l'écrivain d'origine juive Bruno Schultz (1892-1942) paru en 1937. D'ailleurs, le titre original du film reprend globalement le titre de l'ouvrage alors que le choix du titre français efface en quelque sorte le rapport à l'ouvrage de Schultz afin de mieux singulariser l'oeuvre de Has. [...]
[...] Dans un récit qui se rapproche de Kafka1 par son côté fantastique, le film raconte en substance une étrange relation fils-père, que ce soit entre l'espoir nostalgique d'un rapprochement mutuel que d'une course désespérée de l'un contre l'autre. En effet, le film de Wojciech Has demeure sensiblement désespéré, triste et plus mélancolique, plus horrifique pourrait-on dire que son modèle littéraire. Dès le début du film, c'est-à-dire lorsque Józef, le personnage principal du film entre dans le sanatorium et rencontre l'infirmière, étrangement silencieuse, et le médecin énigmatique, l'ambiance est digne d'un film d'horreur classique. [...]
[...] C'est ce que confirme Anne Guérin-Castell (2014) en parlant du choix de Has sur La Clepsydre : « Ce choix d'utiliser la convention du re?ve donne au film son unite? narrative et sa dimension poétique »4. De fait, avec l'utilisation de couleurs généralement riches et toujours soigneusement utilisées, le protagoniste Józef erre imperceptiblement dans des lieux qui se fondent les uns aux autres : des chambres vides et poussiéreuses précèdent d'énormes places de marché, suivies de forêts vierges qui se transforment en abris de jardin en verre et en étangs de roseaux. [...]
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