La Restauration en France, 1814-1830 - publié le 20/04/2009

Résumé du document

2 avril 1814 : proclamation de la déchéance de Napoléon. Les députés décident alors, devant l'aspiration du peuple français à un retour de la paix et de l'ordre, de restaurer les Bourbons. Ils font également adopter une constitution précisant entre autres que « le peuple français appelle librement au trône de France Louis Stanislas Xavier de France, frère du roi. » Ainsi, le pouvoir royal semble tenir sa légitimité du consensus français et non d'un principe dynastique de droit divin.

Louis XVIII refuse cette constitution, lui se proclame au contraire « Louis, par la grâce de Dieu, roi de France et de Navarre ». S'il doit y avoir une « constitution libérale », elle sera « octroyée » et non imposée au trône. Ce refus joint à une promesse de satisfaction de la volonté du peuple illustre parfaitement la politique qu'entend mener le roi restauré : ne rien céder aux principes monarchiques, tout en concédant aux circonstances postrévolutionnaires.

Extraits

[...] La Restauration en France, 1814- 1830 Quelle place pour une monarchie restaurée ? Entre souveraineté du peuple et souveraineté du roi - 2 avril 1814 : proclamation de la déchéance de Napoléon. Les députés décident alors, devant l'aspiration du peuple français à un retour de la paix et de l'ordre, de restaurer les Bourbons. Ils font également adopter une constitution précisant entre autre que le peuple français appelle librement au trône de France Louis Stanislas Xavier de France, frère du roi. [...]

[...] Loin de rejeter absolument les acquis de la Révolution, la Charte les entérine, mais elle maintient en même temps le spectre de l'Ancien Régime (notamment dans son préambule où le principe de souveraineté nationale est clairement réfuté) ce qui explique que l'opinion publique l'accueille parfois avec hostilité. À l'image de la monarchie restaurée, la Charte semble faite de contradictions. Exemple dans la succession des articles 5 et 6 concernant le fait religieux : chacun professe sa religion avec une égale liberté et obtient pour son culte la même protection cependant la religion catholique, apostolique et romaine est la religion de l'État. Néanmoins, la Charte prévoit un mode de gouvernement très inspiré du modèle anglais, bicaméral avec élections au suffrage censitaire. [...]

[...] Pour ce faire, Martignac joue la carte des concessions, notamment dans le domaine religieux où il limite la place de l'Église dans les affaires publiques. Le ministre tente également une ouverture libérale avec des mesures telles que la suppression de censure et de l'autorisation préalable pour la presse. Mais sa politique audacieuse ne reçoit qu'un faible soutien du côté des centristes, tandis que le roi affiche de plus en plus son opposition, d'où une démission rapide et inévitable en 1929. [...]

[...] La Terreur blanche symbolise la réaction royaliste au retour avorté de la Révolution. Alors que des groupes minoritaires, souvent issus de sociétés secrètes telles que les Chevaliers de la Foi se mettent à semer la violence dans certaines régions de la France méridionale, le parti de la droite extrémiste, dit des ultras, prend le dessus et entreprend de lutter activement contre la Révolution et ses vestiges. Ce qui a pour conséquence une série de mesures répressives et d'exécutions politiques (notons l'exemple du Maréchal Ney, condamné pour n'avoir pas résisté à Napoléon) qui impressionnent durablement l'opinion mais pas forcément dans le sens désiré. [...]

[...] Il eut sans doute fallu que Louis XVIII et Charles X choisissent un programme politique et s'y tiennent jusqu'au bout. Peut-être la révolution aurait-elle tout de même éclaté, mais elle serait venue d'une opposition réelle unie et non de l'insatisfaction générale d'un peuple qui avait consenti au retour des Bourbons pour assurer la paix et l'ordre. Bibliographie BARJOT D., CHALINE J-P., JENCREVE A., La France au XIXe siècle 1814- Quadrige/PUF, Paris. DEMIER F., La France du XIXe siècle 1814- Seuil, Paris. BERSTEIN S., MILZA P., Histoire du XIXe siècle Hatier, Paris. [...]