Le 4 août 1914 à 23h, un télégramme est transmis des bureaux de l'Amirauté à toutes les unités de la Royal Navy : 'Commence hostilities against Germany'.
Comment se fait-il qu'un pays qui tout au long du XIXème siècle a appliqué la doctrine de l'isolement diplomatique se retrouve engagé dans une guerre européenne et, qui plus est, aux cotés de la France républicaine et de la Russie autocratique face à l'Allemagne dont l'empereur n'est autre que le petit-fils de la grande reine Victoria ?
[...] Un autre danger se profile à travers l'expansionnisme russe qui menace directement les intérêts britanniques au Moyen Orient, en Inde et en Extrême Orient. Le rapprochement franco-russe amorcé en 1891 souligne la nécessité de sortir de l'isolement pour ne pas assister au déclin sans réagir face à des concurrents qui s'allient. Finalement, on ne peut pas dire que l'isolement diplomatique du Royaume-Uni soit d'une nature différente de la Realpolitik car il est dicté par les intérêts du pays plus que par des principes abstraits. [...]
[...] L'Angleterre, du splendide isolement aux alliances de guerre Le 4 août 1914 à 23h, un télégramme est transmis des bureaux de l'Amirauté à toutes les unités de la Royal Navy : "Commence hostilities against Germany". Comment se fait-il qu'un pays qui tout au long du XIXème siècle a appliqué la doctrine de l'isolement diplomatique se retrouve engagé dans une guerre européenne et, qui plus est, aux cotés de la France républicaine et de la Russie autocratique face à l'Allemagne dont l'empereur n'est autre que le petit-fils de la grande reine Victoria ? [...]
[...] D'un autre coté le manque d'alliance formelle entre la France et la Grande Bretagne peut être regardé comme une cause du funeste manque de coordination entre les armées françaises et britanniques car aucun véritable plan commun n'avait été mis en place, ce n'est que le 5 septembre 1914 que le Royaume-Uni, la France et la Russie concluent une véritable alliance de guerre en s'engageant à ne pas conclure de paix séparée avec l'Allemagne. Sources : Roland Marx, La Grande-Bretagne et le monde au XXème siècle (chapitres 1 à Paris, Masson pages. Henry Kissinger, Diplomatie (Chapitre Poitiers, Fayard p. Pierre Milza, Les relations internationales de 1871 à 1914, Paris, Armand Colin p. [...]
[...] Pour la France ce rapprochement avec la Grande-Bretagne est le début d'un processus qui mène à une alliance, mais malgré les espérances française, l'Entente cordiale ne présage en rien une alliance de guerre du coté des Britanniques. La Grande-Bretagne refuse toujours de s'engager dans une alliance qui la contraindrait à entrer dans un conflit continental pour soutenir la France face à l'Allemagne comme le souligne un haut responsable du Foreign Office : "Balfour n'a aucune idée de ce que l'on peut attendre d'une entente franco-anglaise et est prêt à signer un accord avec l'Allemagne dès demain". [...]
[...] La France va adopter une attitude totalement différente sous l'impulsion de Théophile Delcassé, ministre des affaires étrangères de la France de 1898 à 1905. Delcassé a compris que la France ne doit pas exiger d'alliance avec la Grande-Bretagne mais qu'il faut que celle-ci se rapproche de l'Angleterre par paliers dans le cadre de la politique française d'encerclement de l'Allemagne. Ce rapprochement découle paradoxalement de la crise de Fachoda en 1898 qui avait vu les deux pays proches de la guerre poussés par des opinions publiques belliqueuses. [...]
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