La guerre d'indépendance espagnole (1808-1814) - publié le 14/10/2023

Thèmes abordés

Napoléon Bonaparte, guerre d'indépendance espagnole, invasion napoléonienne, Ferdinand VII, Joseph Ier, guérilla, résistance, inquisition, siècle des lumières, Révolution française, constitution libérale, Pepa, monarchie, libéralisme

Résumé du document

Au début du XIXe siècle, l'Europe était secouée par les ambitions expansionnistes de Napoléon. Parmi les nations touchées par ses visées impériales, l'Espagne a connu des moments particulièrement tumultueux.
Avant l'invasion napoléonienne, le pays traversait déjà une période critique, déstabilisée par des enjeux internes. La situation a basculé lorsque la famille royale espagnole, dans un acte désespéré, s'est rendue à Bayonne, une ville à la frontière franco-espagnole. Ce fut le déclencheur d'une série d'événements majeurs : la double abdication du roi et de son héritier au profit de Napoléon, et la prise de contrôle de la couronne espagnole par Joseph Bonaparte, frère de Napoléon. Ces événements ont conduit à un soulèvement populaire massif.

Extraits

[...] Guidés par des leaders charismatiques, surnommés Le Berger ou Le Têtu, ils ont adopté des tactiques de harcèlement. Pour l'armée napoléonienne, habituée aux conflits traditionnels, cette forme de guerre asymétrique était déconcertante. Les guérilleros s'engageaient dans l'espionnage, coupaient les approvisionnements, et n'hésitaient pas à user de violence extrême et de torture. Les Acteurs Majeurs de la Guerre Alors, qui étaient les principaux acteurs de cette guerre ? D'une part, il y avait l'armée espagnole. Malgré sa taille modeste, estimée à environ hommes, elle représentait l'ordre établi et les forces traditionnelles. [...]

[...] En juin 1808, Joseph Ier, fraîchement arrivé au pouvoir, s'installe à Madrid. Il est perçu comme un homme des Lumières avec une vision progressiste. Très motivé par l'idée de moderniser l'Espagne, son enthousiasme est contagieux. Il voit une nation qui a besoin de changement, qui mérite une touche de modernité. Pour concrétiser cette vision, il propose un programme ambitieux qui s'articule autour de plusieurs axes principaux. Premièrement, Joseph Ier envisage de grandes réformes dans le domaine de l'urbanisme, prévoyant de transformer les villes et de les doter d'infrastructures modernes. [...]

[...] Leur objectif est d'institutionnaliser leur mouvement de résistance, et ils y parviennent remarquablement bien. Ces résistants vont parvenir à mettre en place nombre des réformes que Joseph Ier avait envisagées. La résistance s'organise autour de "juntas", des assemblées ou des communautés, qui se manifestent d'abord au niveau local, puis national. Ces juntas fusionnent finalement pour former une Junta centrale. Cette centralisation de la résistance conduit à la création d'un parlement révolutionnaire à Cadiz, la seule grande ville espagnole qui n'est pas sous le contrôle français à l'époque. [...]

[...] En matière de santé publique, il promet d'améliorer les standards d'hygiène. Parmi les réformes les plus audacieuses figure l'abolition de l'Inquisition, un tribunal religieux qui a joué un rôle important dans la légende noire de l'Espagne. Cela s'inscrit dans sa philosophie plus large de séparation entre l'Église et l'État. Conscient de l'influence démesurée des institutions religieuses, il réduit le nombre de couvents et limite les privilèges de la noblesse. De plus, pour dynamiser l'économie, il envisage des réformes pour la bourse de Madrid. [...]

[...] La nouvelle constitution garantissait de nombreuses libertés, comme la liberté de mouvement, de pensée et de commerce. Elle a aussi mis en avant le principe de l'égalité devant la loi. Cependant, pour éviter trop de tensions, la constitution a maintenu le catholicisme comme religion officielle de l'Espagne. Mais malgré ce grand travail sur la constitution, il y avait un énorme décalage entre cette élite politique et le citoyen ordinaire dans la rue. La majorité de la population, souvent analphabète et vivant en milieu rural, ne se reconnaissait pas dans ces idées libérales. [...]